L’actualité pharmaceutique du marché de l’automédication a été particulièrement riche au cours des derniers mois. Extraits

 

Le début d’année a été rude pour les rayons de libre-accès avec la disparition de l’alpha-amylase, du paracétamol et des AINS par voie orale depuis le 15 janvier.

Des mesures prises pour renforcer le conseil délivré lors de la dispensation de ces médicaments en particulier afin d’éviter toute contre-indication et la survenue d’effets indésirables.

 

A propos de l’alpha-amylase

Ayant déjà fait l’objet d’alerte de la part du magazine Prescrire, l’alpha-amylase indiquée en cas de mal de gorge, est une enzyme qui expose à la survenue de troubles cutanés ou allergiques parfois graves (notamment urticaire, prurit, angioedème, rash, érythème…).

Dans ce contexte, l’ANSM souhaite renforcer l’information des patients et recommande aux pharmaciens de vérifier l’absence d’antécédents d’hypersensibilité et d’informer le patient des risques d’effets secondaires.

 

A propos du paracétamol et des AINS

Comme pour l’alpha-amylase, le retrait du paracétamol et de certains AINS (ibuprofène et aspirine) du rayon de libre accès vise à sécuriser l’utilisation de ces médicaments en renforçant le rôle de conseil du pharmacien au moment de leur délivrance.

Correctement utilisés, ces médicaments sont sûrs et efficaces mais peuvent présenter des risques en cas d’utilisation inadéquate :

  • Risque de lésions graves du foie dans certains cas de surdosage en paracétamol (1ère cause de greffe hépatique d’origine médicamenteuse en France).
  • Risque de complications rénales, de complications infectieuses graves et de toxicité pour le fœtus à partir du 6e mois de grossesse pour les AINS.

 

L’utilisation du paracétamol à la dose la plus faible possible et pour la durée la plus courte possible (3 jours en cas de fièvre, 5 jours en cas de douleur, en l’absence d’ordonnance) est préconisée.

 

A propos des vasoconstricteurs

L’ANSM a acté fin janvier le renforcement de l’information des patients avant l’utilisation de vasoconstricteurs par voie orale en automédication.

Cette décision fait suite à la persistance de cas d’effets indésirables rares mais graves avec ces traitements, notamment infarctus du myocarde et accident vasculaire cérébral et l’existence d’un mésusage important. Des documents d’informations complémentaires à la notice seront distribués dans les prochaines semaines dans les pharmacies de ville par les laboratoires concernés.

  • Une fiche d’aide à la dispensation rappelle les questions à poser avant toute dispensation de vasoconstricteur et vise à exclure les situations de contre-indication et identifier les situations nécessitant un avis médical.
  • Une fiche patient à remettre systématiquement lors de la délivrance d’un vasoconstricteur par voie orale, qui rappelle les mesures d’hygiène à suivre en première intention en cas de rhume.

 

 

06/02/2020