L'économie de l’officine est à présent fortement impactée par la crise sanitaire du Covid19.

Nous remercions le GERS (Groupement pour l’Elaboration et la Réalisation de Statistiques) pour la publication de l’évolution de la marge des officines de ces dernières semaines ci-contre :

 

En complément de nos fiches pratiques :
Baisse d’activité à l'officine : comment faire face ?
Baisse d’activité : comment piloter l'officine au quotidien ?
Baisse d’activité : comment manager son équipe officinale ?
 

Découvrez à présent les précisions relatives à la gestion des horaires de l'officine et de l'équipe officinale.

 

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Nous remercions Joël LECOEUR, associé de LLA Experts-Comptables et Président du groupement CGP (Conseil Gestion Pharmacie) pour ses précieux conseils :

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1. Les horaires de la pharmacie :

  • Pouvez-vous fermer votre officine ?

La pharmacie est un espace de santé publique. Elle doit donc rester ouverte pour répondre aux besoins de santé de la population. Si vous êtes seul dans votre officine, que vous êtes malade et que vous ne pouvez pas venir travailler, vous pouvez fermer mais vous devez prévenir l’Ordre des pharmaciens et l’ARS.

  • Pouvez-vous modifier les horaires d’ouverture de la pharmacie ?

Vous pouvez adapter les horaires de la pharmacie et également fermer plus tôt. Il est nécessaire d’informer vos patients par une affiche visible, sur votre site internet et sur votre page Facebook.

Quels que soient les changements d’horaires, vous devez informer l’ARS et prévenir les pharmacies de garde des prochaines semaines afin d’assurer la permanence des soins.

 

2. Les horaires des salariés de l'officine :

Les mesures d’activité partielle :

En cas de réduction de la durée hebdomadaire dans le cadre d’une mesure d’activité partielle, l’accord du salarié n’est pas nécessaire.

  • Le salarié percevra sa rémunération habituelle pour les heures travaillées ;
  • Pour les heures non travaillées, le salarié percevra, pour chaque heure chômée, 70 % de son salaire horaire brut (calculé selon la même méthode que l’indemnité pour congés payés) soit environ 84 % de son salaire net dans la mesure où cette indemnité est exonérée de cotisations sociales, à l’exception des cotisations du régime prévoyance et est soumise à la CSG et à la CRDS au taux de 6,70 % après abattement de 1,75 %.
  • L’employeur peut, par décision unilatérale ou accord collectif, décider de verser une indemnité complémentaire aux salariés afin de maintenir le salaire net. Dans ce cas, l’indemnité complémentaire suit le même régime social que les heures chômées (exonérée).

Par exemple, Maxime travaille 35 heures par semaine à la pharmacie. Le titulaire décide de fermer une heure plus tôt le soir et réaménage les plannings de l’équipe. Maxime va travailler 30 heures au lieu de 35 heures. Les 5 heures perdues seront payées à hauteur de 70 % de son salaire brut et les 30 heures effectuées seront payées sans changement. Les 5 heures de travail perdues et indemnisées au titre de l’activité partielle ne donneront pas lieu à un quota d’heures dues à l’officine.

 

Les autres mesures d’adaptation des horaires :

Afin de mettre en place une mesure de réduction des horaires hebdomadaires des salariés, il faut mettre en place un avenant temporaire au contrat de travail de réduction de la durée hebdomadaire de l’activité normale (dispositif de modulation du temps de travail au sein de l’entreprise conformément à l’article 3-6 de l’accord national du 23 mars 2000).

Cette mesure doit concerner tous les salariés de l’officine. Si vous souhaitez réduire la durée du temps de travail de seulement quelques membres de l’équipe, il n’y a pas d’interruption collective du travail et il faut appliquer la mesure d’activité partielle pour ceux qui sont concernés. Pour les officines de plus de 10 salariés, le comité social et économique (CSE) joue un rôle particulièrement important dans les situations de crise. Il doit être consulté pour la mise en œuvre de ce dispositif. En l’absence de CSE, et en présence d’un PV de carence, l’employeur peut prendre les décisions unilatérales qui doivent toutefois être communiquées aux salariés.

Il est impératif de faire signer à chaque salarié un avenant temporaire au contrat de travail de réduction de la durée hebdomadaire de travail.

La réduction du temps de travail est limitée à 16 heures par semaine, sauf demande particulière du salarié.

Le salarié est libre d’accepter ou non cet avenant. Le refus ne peut pas constituer une faute pouvant justifier un licenciement. Dans l’avenant doit figurer la ou les raisons au regard de la situation qui justifient que les horaires des salariés soient modifiés.

Nous vous recommandons de vous rapprocher de votre expert-comptable ou d’un avocat en droit social pour la rédaction des avenants.

 

Concernant les heures non effectuées, vous pouvez opter sur les solutions suivantes :

  • Payer uniquement les heures effectuées, ce qui provoque une diminution des salaires perçus par vos salariés.

Focus management : vos salariés sont directement impactés par la crise alors qu’ils ont été au « front » avec vous. Cette mesure ne vous met pas dans la posture du manager bienveillant indispensable pour l’implication future de vos collaborateurs. Si votre contexte économique nécessite une réduction de la masse salariale, il est préférable de mettre en œuvre le dispositif d’activité partielle qui permettra à vos salariés de bénéficier d’un maintien à hauteur de 70% du montant des heures non travaillées.

 

  • Payer l’intégralité des heures non effectuées et demander à vos salariés d’effectuer les heures dues ultérieurement. Pour mettre en œuvre ce dispositif, il faut que la situation soit qualifiée de force majeure, la situation inédite actuelle pourrait donc permettre sa mise en œuvre.

La récupération des heures dues doit respecter les règles suivantes :

- la durée du travail ne peut pas être augmentée de plus d'1 heure par jour*,
- la durée de travail ne peut pas être augmentée de plus de 8 heures par semaine*,
- les heures dues doivent être effectuées dans les 12 mois suivant leur perte,
- les heures dues peuvent venir diminuer les heures supplémentaires effectuées dans les 12 mois précédant la mise en œuvre de l’avenant.

*Nous sommes dans l’attente du décret dérogeant aux durées maximales de travail, durée quotidienne portée à 12 heures, durée hebdomadaire portée à 60 heures, le décret devra préciser les secteurs d’activités éligibles à cette dérogation. A ce jour, nous ne savons pas si la pharmacie d’officine fera partie des secteurs autorisés.

 

Focus management : vos salariés bénéficient du maintien de leur salaire et c’est un moyen de reconnaître qu’ils ont été au « front » avec vous. Cette mesure vous permet d’être dans la posture du manager bienveillant tout en étant dans une relation « donnant – donnant ». En prenant le temps de bien expliquer la situation économique de l’officine, c’est une bonne solution pour les impliquer sur l’effort « d’après-guerre » qu’il faudra réaliser pour assurer la pérennité économique de l’officine. C’est aussi les sensibiliser sur le fait qu’il faudra prendre en charge le choc post traumatique de vos patients. En sortie de crise, les pharmaciens auront beaucoup de travail pour accompagner les patients clients sur la gestion du choc post traumatique, le traitement des addictions que le confinement aura généré, la perte de poids, la reprise d'une activité physique, le stress de ne pas retrouver un emploi, etc...

Vous pourrez également utiliser ces heures dues pour organiser des réunions de manière plus fréquente dans votre officine.

Ce sera aussi pour vous un moyen supplémentaire pour développer les compétences de vos collaborateurs en renforçant votre plan de formation en consacrant plus d’heures à la réalisation des formations en e-learning. Votre équipe officinale s’en trouvera renforcée pour vous permettre de rétablir une situation économique qui aura été fortement impactée par la crise sanitaire du COVID19.

 

Mesures en date du 9 Avril 2020, susceptibles d’évolution selon les actions de soutien du gouvernement.

 

Téléchargez la fiche Pratique

 

Liste des fiches COVID19 :

 

Les 3 bons réflexes pour manager par temps de crise

Comment communiquer avec les patients/clients à l’officine ?

Comment gérer le stress des patients clients ?

Comment gérer le stress de l'équipe officinale ?

Baisse d’activité à l'officine : comment faire face ?

Baisse d’activité : comment piloter l'officine au quotidien ?

Baisse d’activité : comment manager son équipe officinale ?

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Baisse d’activité : comment réagir sur la commercialité ?

Fiche conseil pour vos patients clients

 

Fiche conseil "Enfants" pour vos patients clients

Fiche pratique "Achat d’un masque grand public, comment bien choisir ?"

09/04/2020